1/25/2009

La fête, la tradition et le rite


Demain arrivera le Nouvel An Chinois, la fête traditionnelle la plus importante pour les gens qui sont nés ou beaucoup influencés de la culture chinoise, surtout celle du confucianisme. Différentes des fêtes institutionnalisées pour commémorer tel ou tel évènement, les fêtes dites de la tradition s’intègrent dans la culture d’où elles sont nées et impliquent à la fois une identité culturelle et une série de coutumes héritées au fil des générations.

Tant de choses marquent la Fête du Printemps qu’il est parfois difficile de dire laquelle est la plus représentative. Le rouge chinois, la nourriture copieuse, le feu d’artifice et les voeux d’une bonne fortune-----mêm les dirigents de pays étrangers savent souhaiter en chinois « Gong Xi Fa Cai » à la fin de l’interview de CCTV. Au fur et à mesure de la communication de la Chine avec le reste du monde, ces caractères ou « signes » typiquement chinois ne sont plus étrangers aux gens des autres pays où, comme en Chine, on peut trouver les lanternes chinoise ou les « dui lian » (inscriptions symétriques)et voir la danse de « lions » et de « dragon » dans la rue.

Pourtant, on ne peut réduire cette fête traditionnelle en une couleur un peu abusée ni des objets routiniers. De temps en temps, nous sommes trop habitués aux procédures superficielles d’usage pour nous souvenir de leur signifiance profonde. (Une fête, comme un récit de mythe, mérite également une ananlyse structuralle.) En ce sens et selon ma compréhension, ce qui domine le Nouvel An Chinois, c’est sans doute l’attachement familial auquel correspond notemment le rite pour commémorer les ancêtres.

Si ce rite est souvent le plus discret et le moins remarquable durant toute la fête du Printemps, il en est aussi le coeur indispensable. La forme du rite varie selon les régions différentes et voit souvent les éléments superstitionnels s’y mêler. Par exemple, dans ma ville natale, on brûle les billets de papier (qui se prennent pour l’argent utilisé à l’au-delà) avec quelque nourriture et du vin, « de sorte à » les envoyer aux parents ou attachés morts qui habitent maintenant dans le ciel. Quand on fait ça, on parle souvent avec les ancetres pour d’une part les assurer qu’ils restent toujours dans la mémoire des vivants ; et d’autre part pour leur demander d’apporter la bonne chance et la fortune aux descendants. Ce rite peut se réaliser soit lorsqu’on va se recueillir sur la tombe des morts soit dans un endroit ouvert près de chez soi.

Ce rite est donc très symbolique et expliquera selon moi tout le sens du Nouvel An Chinois, qui a pour but de nouer et renouer le lien familial: un lien non seulement horizontal (« syntagmatique ») qui associe les gens de la même génération ; mais aussi un lien vertical (« paradigmatique ») qui commune les générations passées et présente. C’est à travers ce rite (puis la rencontre de toute la famille) que l’opinion de la famille s’enracine dans tous les membres de cette famille. De plus, quand les enfants voient les parents rendre hommage aux grands-parents, ils saurontent à leur tour comment faire et transmettront ainsi cette tradition à leurs propres enfants.

2 commentaires:

  1. A mon avis, le lien familial est une chose trop sure pour etre evoquee xixi.... A travers la soiree d'annee projetee sur la chaine CCTV, je vois plutot une sorte de "collectivite dominante", une notion aussi tres chinoise qui pose des interets collectifs au dessus de ceux individuels. Presque tous les programmes se sont termines avec un souhait prononce a haute voix pour la prosperite de la Chine ,quelques compliments sur les exploits realises par le gov. chinoise et, le plus important, les louanges pour les gens qui consacrent leur vie a la societe harmonieuse a tout prix (l'armee de mer, les gardes, les benevoles des JOx etc...) Par contre, je vois de moins en moins de 'hint' concernant la reunion de la famille... ce que je trouve normal a cause de diverses raisons..(le tremblement de terre, JO..)

    Personnellement j'aime tres bien la soiree de cette annee... C'est beaucoup moins serieux que celles des dernieres annees. Les vieux se servent des expressions generalement reservees aux jeunes(雷死,80后……),de nombreux tabous sont franchis(ce soir-la on parle aisement du desir naturel a l'egard des femmes, on montre sans aucun souci les trucs de GuanXi dans le xiaopin de Zhao Benshan).. J'y vois presque le reflet de toute la societe(biensur un reflet plutot ou cent pour cent positif..)

    Mais je constate un fait etrange que presque tous mes camarades ne sont pas avec leurs parents. Ils ne regardent ni la soiree annuelle, ni celle de Shanghai. Certains regardent les matchs de Australian Open, d'autres errent silencieusement sur l'Internet en se souhaitant BONNE ANNEE, et le reste ecrit des blogs comme moi...

    Il semble que la soiree a beau prepare tant de beaux programmes, chacun a son gout, meme ma mere s'est endormie, haha....

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  2. Quelques problèmes techniques avec l'enregistrement du commentaire, donc c'est moi qui affiche le commentaire de mon ami O*:

    Happy niu year

    La question des traditions est délicates car, là encore, pas touche! En ces temps de xin nian, les cageots et paniers de fruits, plus ou moins exotiques, chers, gigantesques, se promènent dans les rues au bout des bras, direction un bus ou un taxi pour un déjeuner où il faudra apporter la preuve d'une reconnaissance, d'un respect, le plus remarquable possible… Situation vécue: un jeune homme arrive à la maison avec un cageot de pêches. Nous sommes deux! Trois jours plus tard nous n'en pouvons plus de manger des pêches et celles qui restent commencent à pourrir… Mais, chut!!! Surtout ne rien dire, ne pas froisser les anciens, les traditions, etc. Encore une fois, pourquoi ne pas s'autoriser un droit d'inventaire? Ce n'est pas la notion de tradition qui est en cause, c'est son obséquieuse observance jusqu'à l'abrutissement.

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