1/08/2009

c'est utile de sortir du capitalisme?

Ce qui accompagne l’hiver économique mondial depuis l’ère capitaliste, c’est presque toujours un vent froid de critique contre le capitalisme. Cette fois-ci, « sortir du capitalisme » serait devenu le slogan du mouvement écologique. Mais jusqu’à maintenant il peut quand même servir de titre saillant à la consommation massive de deux bouquins : The Bridge at The Edge of The World: capitalism, the environment, and crossing from crisis to sustainability et Pour sauver la planète, sortez du capitalisme.

Leurs opinions résumées et présentées par Hélène Crié-Wiesner sont bien organisées et plus ou moins convaincantes : la compétition sans mesure et la poursuite sans arrêt des intérêts individuels qu’exalte le capitalisme conduit à la perte de la conscience du bien-collectif à laquelle s’ajoute encore le manque de la coopération. Même les actions écologiques actuelles n’ont pas pu échapper à cette logique.

Mais une telle analyse suffit-elle de prouver la nécessité de sortir du capitalisme ? Autrement dit, peut-on dire par là que c’est la faute du système existant ? Les arguments seront douteux, même pour un Chinois socialiste comme moi.

En fait, le grand problème réside en la confrontation mise par les deux auteurs entre la coopération et le capitalisme. Si ce dernier entrave vraiment la recherche d’une conscience collective, bon, d’accord, sortons-en le plus tôt possible ; mais si ce n’est pas le cas, on retomberait dans le même bourbier rapidement après en avoir quitté. C’est indéniable qu’il existe un lien étroit entre le capitalisme et la poursuite d’intérêt individuel. Pourtant ni le capitalisme ni l’individualisme ne peut être constaté isolément sans être mis dans un tableau plus étendu de l’Histoire. Une dialectique entre les consciences individuelle et collective existe toujours depuis le premier temps de l’histoire humain où le capitalisme ne constituerait qu’une étape nécessaire à passer si l’on suit la théorie de Marx.

Donc supprimer le capitalisme ne guérira pas les maladies « capitalistes » dont l’origne se trouve principalement dans les instincts humains. Comme on ne peut pas effacer les influences du protestanisme en sortant du capitalisme, qui se relie, selon Max Webber, étroitement avec celui-là. Et de plus, en réalité la Chine avec le socialisme à son caractère a déjà offert une bonne preuve du contraire.

Cela dit, les titres de ces bouquins démontrent l’importance de profiter de la logique existente pour lutter contre elle-même. Attirer les yeux des lecteurs tout en utilisant le principe de la publicité (capitaliste) ou rendre le mouvement écologique un nouveau courant de mode. On a déjà vu une telle perspective montrée par la pub télévisée dans le métro de Shanghai ( une série de pub qui s’appelle : I care the earth). Ainsi pourrait-on aboutir à la coopération réalisée sur la base des actions personnelles. Mais d’autre part, il faut être toujours vigilant de ne pas tomber dans l’ancienne logique que l’on cherche à renverser (par exemple, apporter ses propres baguettes au lieu d’employer ceux qui sont utilisables pour une seule fois risque de conduire à la production plus massive de toutes sortes de baguettes pour attirer les consommateurs poursuivant la « mode écologique »).

1 commentaire:

  1. http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2481
    Si l'on en croit cet article très sérieux qui pourtant ne le suggère même pas, c'est inéluctable. La machine est devenue folle comme dans les romans de science-fiction des années 50 quand les robots prenaient le pouvoir. Créateur du système actuel, l'homme en devient sa créature...

    RépondreSupprimer