1/20/2009

Les vacances, la crise et la vie virtuelle

Pour fêter le Nouvel An chinois, je viens de rentrer chez mes parents. D’un métropolite international à une petite ville, du temps scolaire aux vacances d’hiver, l’alternance spacio-temporelle me permet de trouver un second souffle propice en éloignant de la vie métropolitaine qui nous rendrerait « imbécile ».
En dégageant beaucoup de choses dérisoires de la vie quotidienne, on se rendcompte plus facilement de quelques phénomènes qu’on ignorait habituellement. Je suis une fois de plus étonné par mon attachement à Internet, à quelques communautés en ligne et à la vie virtuelle. On dirait que mes activités sur Internet ont déjà été « institutionnalisées » : examiner la boîte du courrier électronique, lire la presse et les blogs à travers un logiciel regroupant tous les RSS, et parcourir la communauté où se retrouvent les amis et les camarades. Après ça, je ne sais plus quoi à faire dans ce monde virtuel, des fois même dans le monde réel.
En fait, à ce processus ci-desssus correspond celui de commercialiser un produit d’Internet. Ici, le problème technique n’occupe pas une place aussi prédominante que l’on imaginait ; ce qui compte, c’est d’inventer un nouveau modèle, une expérience toute neuve qui seront facilement accessibles au plus grand nombre possible de gens. On y gagnera ainsi de l’argent par les publicités et il ne reste que le perfectionnement des fonctions de ce modèle jusqu’à ce qu’on s’en lasse un jour et qu’on en développe un autre.
Quand UN mode de vie s’impose comme UNE mode, cela implique que la vie à vivre est devenue une marchandise à consommer. Si la vie est préparée ou déterminée à l’avance pour nous, autrement dit, si nous nous trouvons dans un déterminisme de la société de la consommation, nous sommes en passe de nous réduire en producteur et consommateur de la virtualité. Cela s’apparenterait bien à nos activités dans le domaine financier qui a connu une énorme expansion des produits financiers sans fondement réel. Mais la bulle ainsi formée s’est enfin exposée. Est-ce que notre vie rencontrera également ce jour de désenchantement ?
Du coup, beaucoup de questions surviennet. Qui, si ce n’est pas le grand Créateur ou le sort, décide notre vie sur Internet. En fait, la mythologie de la mode en a déjà beaucoup parlé. Mais à part une mode, la vie virtuelle en ligne est aussi une activité humaine avec d’autres caractéristiques. Par exemple, on y trouvera les satisfactions impensables dans le monde réel, bien qu’on n’en soit pas sûr si cette sorte de satisfaction possède la même nature que celle d’avant. De plus, les communications immédiates réalisées par la Toile entre les gens ont certainement changé leurs relations. Mais comment et à quel niveau ? Est-ce qu’elles se substitueront à celles de face-à-face ?
La seule chose dont on est cerain, c’est l’incertitude de l’avenir humain, surtout avec Internet. De même que la résolution de la crise financière ne repose pas sur l’abandon de tous les produits « imaginaires », la réponse à cette vie virtuelle inquiétante ne peut non plus recourir à la proscription d’Internet. En tout cas, on doit quand même tirer une leçon de cette crise en, d’une part, ne jamais négligeant notre fondement réel et d’autre part, en renforceant notre « surveillance » sur nos consommations virtuelles. Sur le plan de ce dernier, on peut au moins être plus productif et actif, comme moi qui cherche toujours à forger ma propre vie en écrivant quelque chose.

5 commentaires:

  1. L'homme est naturellement bon, c'est l'Internet qui le deprave...

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  2. Si tu y as ainsi répondu, c'est la faute de Rousseau...:)

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  3. Un commentaire de mon ami O*:

    Tout comme l'alcool, la drogue, la violence au cinéma, la voiture, les films X, le chocolat et la mayonnaise, la TV et l'informatique, Internet est un danger potentiel pour qui n'est pas doté d'un self-contrôle relatif… Le problème n'est pas le produit mais l'usage que le client en fait. D'où la nécessaire éducation, opposée à une tardive répression qui ne fait que renforcer la convoitise, etc.

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  4. http://www.rue89.com/2009/02/01/internet-partout-tout-le-temps-et-si-on-se-debranchait

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  5. Bonjour vc,

    J'ai été très intéressé par la partie de ton billet parlant de la place primordiale prise par Internet dans la vie sociale et - ensuite -, de son évolution au grès de l'invention de «produits de communication» nouveaux, simples d'utilisation et rentables.

    Plus particulièrement, j'aime cette formule lapidaire: «Quand un mode de vie s’impose comme un mode, la vie à vivre est devenue une marchandise à consommer.»

    Bonne journée

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