
Demain arrivera le Nouvel An Chinois, la fête traditionnelle la plus importante pour les gens qui sont nés ou beaucoup influencés de la culture chinoise, surtout celle du confucianisme. Différentes des fêtes institutionnalisées pour commémorer tel ou tel évènement, les fêtes dites de la tradition s’intègrent dans la culture d’où elles sont nées et impliquent à la fois une identité culturelle et une série de coutumes héritées au fil des générations.
Tant de choses marquent la Fête du Printemps qu’il est parfois difficile de dire laquelle est la plus représentative. Le rouge chinois, la nourriture copieuse, le feu d’artifice et les voeux d’une bonne fortune-----mêm les dirigents de pays étrangers savent souhaiter en chinois « Gong Xi Fa Cai » à la fin de l’interview de CCTV. Au fur et à mesure de la communication de la Chine avec le reste du monde, ces caractères ou « signes » typiquement chinois ne sont plus étrangers aux gens des autres pays où, comme en Chine, on peut trouver les lanternes chinoise ou les « dui lian » (inscriptions symétriques)et voir la danse de « lions » et de « dragon » dans la rue.
Pourtant, on ne peut réduire cette fête traditionnelle en une couleur un peu abusée ni des objets routiniers. De temps en temps, nous sommes trop habitués aux procédures superficielles d’usage pour nous souvenir de leur signifiance profonde. (Une fête, comme un récit de mythe, mérite également une ananlyse structuralle.) En ce sens et selon ma compréhension, ce qui domine le Nouvel An Chinois, c’est sans doute l’attachement familial auquel correspond notemment le rite pour commémorer les ancêtres.
Si ce rite est souvent le plus discret et le moins remarquable durant toute la fête du Printemps, il en est aussi le coeur indispensable. La forme du rite varie selon les régions différentes et voit souvent les éléments superstitionnels s’y mêler. Par exemple, dans ma ville natale, on brûle les billets de papier (qui se prennent pour l’argent utilisé à l’au-delà) avec quelque nourriture et du vin, « de sorte à » les envoyer aux parents ou attachés morts qui habitent maintenant dans le ciel. Quand on fait ça, on parle souvent avec les ancetres pour d’une part les assurer qu’ils restent toujours dans la mémoire des vivants ; et d’autre part pour leur demander d’apporter la bonne chance et la fortune aux descendants. Ce rite peut se réaliser soit lorsqu’on va se recueillir sur la tombe des morts soit dans un endroit ouvert près de chez soi.
Ce rite est donc très symbolique et expliquera selon moi tout le sens du Nouvel An Chinois, qui a pour but de nouer et renouer le lien familial: un lien non seulement horizontal (« syntagmatique ») qui associe les gens de la même génération ; mais aussi un lien vertical (« paradigmatique ») qui commune les générations passées et présente. C’est à travers ce rite (puis la rencontre de toute la famille) que l’opinion de la famille s’enracine dans tous les membres de cette famille. De plus, quand les enfants voient les parents rendre hommage aux grands-parents, ils saurontent à leur tour comment faire et transmettront ainsi cette tradition à leurs propres enfants.